Adam Smith et les passions musicales
pp. n/a
Abstract
Dans sa Théorie des sentiments moraux (1759), Adam Smith classe les passions en trois catégories : passions sociales, asociales, égoïstes. Cette classification résulte directement de leur capacité à susciter ou non la sympathie. Les passions sociales apparaissent ainsi comme les plus propres à susciter un écho sympathique. La question à laquelle tente de répondre l'article est de savoir pourquoi ces mêmes passions sociales sont qualifiées par A. Smith de « naturellement musicales ». L'utilisation du concept de sympathie dans le domaine musical est fréquente aux XVIIème et XVIIIème siècles, mais l'hypothèse avancée ici est que le lien est plus profond chez A. Smith. La sympathie met en effet en évidence une qualité d'ordre à la fois esthétique et morale inhérente à certaines passions, leur « convenance » (propriety) par opposition aux passions « discordantes ». Ces passions, produisant une superposition d'échos sympathiques comparables aux harmoniques d'un ton fondamental, sont les plus susceptibles d'être imitées par la musique, si l'on tient compte de la théorie esthétique originale formulée par A. Smith, pour qui la beauté des arts imitatifs ne tient pas à l'illusion mais au contraire à l'écart entre l'imitation et son objet.
Publication details
Published in:
Joly Bernard (2012) Un siècle de chimie à l'Académie royale des sciences. Methodos 12.
Full citation:
Parmentier Marc (2012) „Adam Smith et les passions musicales“. Methodos 12, n/a.