Phenomenological Reviews

Journal | Volume | Article

166783

Deux modèles de fondation dans les Recherches logiques

Thomas Nenon(University of Memphis)

pp. n/a

Abstract

Cette étude essaye d’établir qu’il y a deux notions très différentes de « fondation » à l’œuvre dans les Recherches logiques de Husserl. Dans la IIIèmeRecherche, où le terme est formellement introduit, lorsqu’il se demande quels sont les contenus qui peuvent exister d’une manière autonome (indépendants) et lesquels peuvent exister uniquement en tant que moments d’autre chose (dépendants), Husserl suit ce que j’appelle un « modèle ontologique ». Selon ce modèle, le concret possède une priorité sur à l’abstrait qui est fondé en lui. Dans la VIèmeRecherche, en revanche, Husserl s’oriente principalement sur un « modèle gnoséologique » qui voit le complexe comme fondé sur ce qui est relativement simple, étant donné que les expériences d’ordre supérieur (telles les perceptions de types d’objets plus complexes) sont « fondées sur » des expériences plus simples, bien qu’elles ne puissent pas y être réduites. L’exemple principal ici est celui des intuitions catégoriales : fondées sur les intuitions sensibles, elles n’y sont pas réductibles. Mais cette distinction entre deux sens différents du terme de « fondation » peut également nous aider à mieux comprendre de nombreuses thèses husserliennes plutôt controversées. Par exemple, elle peut nous permettre de mieux comprendre dans quelle mesure faire l’expérience d’un être humain comme un tout se fonde sur l’expérience d’un corps physique, et cela même si l’étant que nous rencontrons inclut à la fois des aspects corporels et des aspects spirituels – les deux étant vus, d’une manière essentielle, comme des moments de cette unique personne qui fait l’objet de notre expérience.

Publication details

Published in:

Majolino Claudio (2009) L'autre Husserl. Methodos 9.

DOI: 10.4000/methodos.2186

Full citation:

Nenon Thomas (2009) „Deux modèles de fondation dans les Recherches logiques“. Methodos 9, n/a.