Phenomenological Reviews

Journal | Volume | Article

165607

La religion de l'art 

un paradigme philosophique de la modernité

Jean-Marie Schaeffer

pp. 195-207

Abstract

Depuis à peu près deux siècles notre conception des arts est fondée sur une sacralisation de l’œuvre d’art : l’art est une force de révélation ontologique, une connaissance extatique qui nous « sauve » de l’existence inauthentique et aliénée qui est notre lot quotidien. Cette théorie spéculative de l’Art, développée par le romantisme en réponse à la crise de l’ontologie rationaliste provoquée par le criticisme kantien, postule une identité d’essence entre art et philosophie. Reprise et développée par les grands philosophes de la tradition idéaliste allemande, de Hegel à Heidegger, cette conception, qui dote l’art d’une fonction de compensation, s’est répandue peu à peu dans le monde de l’art et a joué un rôle central dans la logique du modernisme artistique. La crise actuelle des discours de légitimation artistique est peut-être le signe de son essoufflement historique.

Publication details

Published in:

(1994) Histoire et théories de l'art. Revue germanique internationale - ancienne série 2.

Pages: 195-207

DOI: 10.4000/rgi.470

Full citation:

Schaeffer Jean-Marie (1994) „La religion de l'art : un paradigme philosophique de la modernité“. Revue germanique internationale - ancienne série 2, 195–207.