Phenomenological Reviews

Journal | Volume | Article

152889

Du bon sens le mieux partagé...

Danielle Lories

pp. 243-270

Abstract

Cet article propose une confrontation en quatre temps de la générosité cartésienne avec la phronèsis de l' Ethique à Nicomaque. 1° Les deux vertus affrontent la contingence d'une situation, et cherchent à mettre en rapport sa particularité avec un universel; dès lors la certitude du jugement en cause est d'un autre ordre qu'en science. 2° Elles ont un rapport normatif aux vertus éthiques et déterminent pour elles une mesure qui est un juste milieu. 3° Elles présentent un double aspect, intellectuel et plus proprement moral, dont les composantes font cercle. 4° Elles dessinent un rapport respectueux, favorable et amical à autrui. Ce que la générosité révèle ainsi, c'est qu'il est cartésien de reconnaître l'impossibilité d'énoncer des lois générales de l'agir humain comme on énonce les lois de la nature, d'admettre que le plus sage est de s'en remettre dans l'ordre de l'agir à la bonne volonté au moins possible de chacun et à son jugement, de faire ainsi le plus grand cas de la liberté individuelle, de son absoluité en chacun de nous.

Publication details

Published in:

(1996) Revue philosophique de Louvain 94 (2).

Pages: 243-270

Full citation:

Lories Danielle (1996) „Du bon sens le mieux partagé...“. Revue philosophique de Louvain 94 (2), 243–270.